»-. Lors d’une de ces promenades, un marchand arabe s’Ă©tait postĂ© bien en vue sur son passage pour lui prĂ©senter deux đ. La Rani prit son temps pour examiner les Ă©talons, tous deux superbes, fins, nerveux, racĂ©s et si exactement semblables qu’ils semblaient jumeaux. -. Je les prends tous les deux -. Tu as tort, Reine, l’un vaut un royaume, et l’autre ne vaut pas une poignĂ©e de sable-. StupĂ©faite, la Rani se retourna vers celui qui avait parlĂ©, un grand garçon dĂ©guingandĂ© et puissamment bĂąti. La peau blanche, les cheveux blonds, les yeux bleus disaient un homme du Nord, probablement un membre d’une tribu de Patans, musulmans originaires de l’Afghanistan. – Qui es-tu, pour en savoir plus long que moi sur les đ ?-. Akbar, pour te servir, Reine. Depuis l’enfance, je connais les đ, celui de droite a une faiblesse Ă la poitrine -.

PiquĂ©e, la Rani sauta en selle sur le đ indiquĂ©, et partit au galop sur la route qui menait vers la ville. Elle revint au bout de cinq minutes. -. Celui-ci ne vaut pas cinquante roupies. Pour l’autre, je t’en offre mille cinq cents… Et maintenant, Akbar, Ă nous deux, veux-tu du travail ?-. Si le travail est intĂ©ressant, et le maĂźtre bon, pourquoi pas ?-. Je t’engage dans ma cavalerie, tu seras chargĂ© de choisir les đ-. Reine, je n’ai pas envie d’avoir affaire Ă tes officiers-. Tu en rĂ©fĂšreras directement Ă moi, prĂ©sente-toi demain au Palais -. Les Hindous traditionalistes s’Ă©tonnĂšrent de voir leur souveraine engager dans sa cavalerie un musulman, mais le peuple en majoritĂ© applaudit Ă cette tolĂ©rance. Pour sa part, la Rani se fĂ©licitait de son choix. Peut-ĂȘtre l’impertinence d’Akbar l’avait-elle amusĂ©e ? » Michel de GrĂšce (La femme sacrĂ©e)
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Belles couleurs et beaux chevaux sur ce tableau.
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