»-. Mrs Philips, la femme du médecin anglais chez qui je loge, et qui a donné des leçons d’anglais à la Rani de Jansi, me l’avait décrite comme une sorte de poupée indienne minuscule, banale et noire de peau. Mrs Philips avait ajouté que, en dépit de ses vingt-neuf ans, son ancienne élève était restée une enfant indisciplinée, sournoise, capricieuse et gâtée. Je n’ai aperçu la Rani qu’un instant lorsque son fils, en jouant, a tiré le rideau du purdah, mais cela m’a suffi pour voir une reine. Elle était assise très droite sur son trône large et bas. Sa pose sans raideur avait une dignité naturelle. Son visage exprimait à la fois la bienveillance et la vivacité.

La peinture m’a appris à observer vite. Aussi puis-je te dire que la Rani a un visage fin, un nez droit, peut-être légèrement busqué. Son teint mat est plutôt clair. Ses yeux surtout m’ont frappé, immenses, étirés sur les côtés, sombres bien sûr, mais semés de paillettes scintillantes animées par un regard sans cesse en mouvement. Elle était vêtue d’un sari blanc tissé d’une étoffe très fine, je pense de la mousseline, et ne portait pour tout bijou que des boucles d’oreilles en or. À la séduction de sa personne s’est ajouté le charme de son accueil, un accueil réservé comme il sied à une Reine, mais où pointait une chaleur sincère. Ou Mrs Philips ne connaît pas bien la Rani, ou elle l’a délibérément dénigrée pour des raisons que j’ignore. » Michel de Grèce (La femme sacrée)
Beau portrait !
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Comme c’est intéressant! J’adore le portait et l’ambiance.👁👁
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