Mercantiles réflexions sur -et autour de- la peinture

Tout débute par une banale rencontre artistique. Cet excellent aquarelliste, également spécialiste de l’encre de Chine, professeur d’arts plastiques à la retraite, expose avec moi. Plus exactement, André est l’invité d’honneur de l’exposition à laquelle, modestement, j’ai l’honneur de participer. Attiré par les couleurs vives et la gaité de mon accrochage, il engage la discussion, s’enquiert de ma technique, me fournit moult explications quant à ses sources d’inspiration, exotiquement voyageuses. Le visiteur est rare et peu enclin à l’achat coup de ❤️, qu’importe, nous devisons agréablement.

Force est de constater que, les artistes locaux se trouvant tout en bas de la chaîne des nécessités vitales, les temps sont durs pour nous. La priorité étant, pour tout un chacun-chacune, de remplir son 🛒au supermarché et le réservoir de son véhicule, l’art passe après, bien après… Faut-il revoir nos tarifs à la baisse, dévaluant ainsi notre travail et notre créativité ? Que nenni ! Sans doute, la solution serait de proposer à la clientèle des formats plus petits, des oeuvres moins abouties donc peu chronophages… Quant aux commandes, elles se font aussi rares que les ventes. Mon interlocuteur ne prend pas de commandes, il aime PEINDRE pour son plaisir. J’ai quant à moi la démarche inverse, j’aime me sentir tenue, boostée, voire houspillée en quittant ma zone de confort. Le ❤️, alors, bat plus fort. La ✋ tremble de trouille. L’imagination s’emballe, c’est un renouveau culturel…

Mon conseil. Ont bien de la chance les artistes qui, comme moi ou comme mon nouvel ami André, ne gagnent pas leur vie par le biais de leurs activités artistiques. En ces temps incultes, moroses, désargentés, inflationnistes, vulgaires et barbares –bref, sur ces points, glissons, il y aurait trop à débattre -, PEINDRE pour son plaisir est, et reste, d’un grand attrait pour le corps et l’esprit. Au 😈 les réflexions mercantiles !