Viens chez moi, j’habite chez la duchesse en sabots

 »-. Ainsi Anne sait-elle donner une âme, celle des artistes et des poètes, au 🏰 de ses rêves. Parce que cette compagnie lui plaît, parce qu’elle veut marquer son passage à travers le temps. Heureux mariage de la grâce et du talent, pour un genre de vie nouveau… Mais pas ennuyeux pour autant ! Surtout, ne pas s’imaginer une résidence plaisante où de graves savants viennent rendre hommage à la Reine, pour la célébrer dans un cérémonial austère ! Tout au contraire, Blois vit dans la joie et les rires, entre deux deuils d’enfants. La riche demeure accueille aussi des artistes d’un autre genre, dont l’histoire n’a pas conservé la mémoire. Ils sont là pour distraire et égayer Anne. De Bretagne, sont venus des chantres, des ménestrels. Et résonnent les sons des luths, des manicordes, des rebecs et des tambourins. Les chants et la musique, oui. Mais viennent aussi des bateleurs et des comédiens, qui jouent farces et pièces pour le plus grand plaisir de tous.

Ainsi la vie s’écoule-t-elle agréablement, les plaisirs les plus simples alternant avec les soucis les plus graves du gouvernement. L’étiquette, apparemment sévère, n’est pas figée. Il faut accomplir son métier de Roy et de Reine avec sérieux. Mais on profite aussi, dans ce cadre enchanteur, des quelques moments de repos et de délassement que procure la coupe d’une 🌹ou les sauts périlleux d’un acrobate. Moments souvent fugitifs, dérobés au temps… Car Anne, à peine distraite par un spectacle, garde le sens de ses responsabilités. » Philippe Tourault (Anne de Bretagne)