»-. Le quartier du Vieux-Port exhalait une odeur écoeurante de vie sale, mêlée, entassée, tournant dans un cercle de misère suffocante. Et pourtant, tout semblait s’y trouver bien à sa place, et s’ajuster tout naturellement. Les bistrots et les boutiques d’amour, les filles et leurs macs, les clochards, les 🐕 et les 🐈, chaque élément contribuait de façon essentielle et colorée à créer cette chose indéfinissable qu’on appelle une ambiance. Aucun décor n’aurait pu mieux convenir aux gars du bord de mer. À croire que tous les laissés pour compte de toutes les mers du monde avaient dérivé jusqu’ici pour passer la journée étendus au ☀️.

Les gars de la bande du port partageaient leurs jours entre la jetée et les docks, et leurs 🌃 entre la place des Tappeurs et La Fosse. La plupart des Blancs, surtout les Nordiques blonds, semblaient avoir coulé jusqu’au fond, sans espoir d’en sortir, sous le poids de l’alcool. Avec les Noirs, c’était différent, on aurait dit qu’ils prenaient seulement des vacances. Ils pensaient toujours à faire la fête, ils ne gâchaient pas le tableau, mais plutôt ajoutaient une tonalité insouciante et généreuse qui en augmentait l’attrait. Un marin américain, qu’il soit noir ou blanc, est toujours traité de façon un peu spéciale par les gars du port. Sa valeur est plus grande que celle des un autres, son passeport vaut un bon prix car il est très recherché par les spécialistes en faux-papiers. En outre, il a toujours l’assurance que, quand il en aura marre de la vie du port de Marseille, son consulat le rapatriera au pays fabuleux de l’abondance où chacun peut avoir sa chance. » Claude Mac Kay (Bandjo)
Belle histoire, joli port !
J’aimeAimé par 1 personne