»-. Diwan, tu réuniras le Grand Conseil à huit heures du matin-. Ce ne fut pas la phrase qui étonna, mais le ton, le ton sans réplique d’un maître. La Rani était passée et empruntait le couloir intérieur qui menait au purdah, attenant aux appartements du Rajah. Elle y trouva ses parentes qui l’attendaient. Toutes poussaient des sanglots bruyants, façon traditionnelle de marquer le deuil. -. Désormais, il faut que tu te rases la tête, et que tu ailles en pèlerinage à Bénarès selon la coutume des veuves sans enfants-. Je ne me raserai pas le tête, car j’ai un fils, et je n’irai pas à Bénarès, car je dois gouverner-.

Tu n’as qu’un fils adoptif, ton mari est mort sans que tu aies engendré d’enfant vivant. Il faut te soumettre à la coutume -. Toute ma vie, j’ai vécu dans un moule. Vous m’y avez mise depuis ma naissance. Toi, ma tante, toi, mon père, et, plus tard, mon mari. Maintenant, le moule est cassé. J’en suis sortie, et je n’y rentrerai plus jamais -. Veux-tu dire que tu considères la mort de ton mari comme une délivrance ?-. Pendant toutes ces années où mon mari m’a cruellement cloîtrée, pas un de vous n’a intercédé en ma faveur afin qu’il allége ma claustration. Vous préfériez profiter de ma position pour vous élever et vous enrichir. Désormais, nul d’entre vous, ni personne, ne me dictera ma conduite. Libre à vous de penser et de dire ce que vous voulez. Je suis veuve, mais je suis mère, et je suis reine, donc je suis libre -. » Michel de Grèce (La femme sacrée)
Une femme qui sait se défendre ! Beau portrait
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