
»-. Alors tous les peuples d’🐦, ensemble, soulevèrent le filet immense des ombres de cette terre en profusion de dialectes, gazouillis de langues, nouant et croisant chaque fil. Ils soulevèrent les ombres des longs 🌲 sur les pentes sans layons, les ombres des tours vitrées dans les rues du soir, l’ombre d’une plante frêle sur le rebord d’une fenêtre en ville. Le filet montait, silencieux comme la 🌃. Silencieux, les cris. Il n’y eut plus de crépuscule ni de saison, de déclin ni de climat. Rien que ce passage d’une lumière 👻 que la plus mince des ombres n’osait rompre.


Les hommes ne voyaient pas, levant les yeux, ce que tiraient les oies sauvages, ce que les balbuzards traînaient derrière eux en torons d’argent, étincelant sous le ☀️ glacé. Ils n’entendaient pas les bataillons d’étourneaux luttant de cris pacifiques, emportant le filet plus haut, recouvrant ce monde comme les vignes d’un verger. Ou une mère, lorsqu’elle tire la gaze frémissante sur les yeux frémissants d’un enfant qui volette vers le sommeil. C’était la lumière qu’on voit le soir, sur le flanc d’une colline dans le jaune octobre.


Et nul, à entendre, ne savait quel changement avait pénétré le croassement du corbeau, le cri strident du pluvier, le crave dans son vol de braise, d’une aussi vaste, silencieuse et haute sollicitude pour les champs et les villes, patrie des 🐦. Sinon que c’était leur passage saisonnier, l’amour affranchi des saisons, ou, par haut privilège de naissance, un élan plus joyeux que la pitié pour les sans-ailes. Au-dessous d’eux, partageant des trous sombres dans les vitres et les 🏡, de leurs voix silencieuses, ils soulevaient le filet plus haut. Cette saison ne dura qu’un moment, entre crépuscule et ténèbres, entre violence et ☮️. Mais, pour notre terre d’aujourd’hui, elle dura longtemps. » Derek Walcott


Belle histoire et beaux choix de tableaux pour l’illustrer.
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Nicea to meeting you!
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