»-. D’où venons-nous, où étions-nous avant de naître à la conscience de ce monde ? Les religions parlent d’un Paradis perdu. Son regret hante les hommes de toutes races. Ce Paradis perdu, je le nomme l’univers total. C’est l’univers que ne limitent ni le temps, ni l’espace. Il ne dispose pas de trois ou quatre dimensions, mais de toutes les dimensions. La lumière qui l’éclaire est composée, non de sept, de vingt ou cent, mais de toutes les couleurs. Tout ce qui est, a été, ou sera, l’habite, et aussi ce qui ne sera jamais. Rien ne s’y trouve formé, parce que toutes les formes y sont possibles. Il tient dans l’atome, et notre infini ne parvient pas à le remplir. Pour l’âme qui participe à cet univers, l’avenir ni le passé n’existent, ni le près, ni le loin. Tout lui est présence…

Imaginez maintenant cette âme condamnée à la chute. Elle s’engage dans ce que nous appelons la vie, pour elle une sorte de couloir, de tunnel vertical, dont les murs matériels lui cache jusqu’au souvenir du merveilleux séjour. Elle ne peut ni remonter. Ni se déplacer à droite ou à gauche. Elle est inexorablement attirée vers la mort, vers le bas, vers l’autre extrémité du tunnel, qui débouche Dieu sait où, dans quelque effroyable enfer, ou dans le Paradis retrouvé. Cette âme, c’est vous, c’est moi, pendant notre vie terrestre, nous qui tombons en chute libre dans le temps, comme cailloux échappés de la ✋ de Dieu. » René Barjavel (Le voyageur imprudent)
Avec Ravage, ce sont les deux romans de Barjavel que je préfère.
Très belle illustration.
Bonjour Christine.😎
J’aimeAimé par 1 personne
Beau tableau pour illustrer cet extrait.
J’aimeAimé par 1 personne
Bonsoir, un extrait de ce livre que j’apprécie, bonne soirée Amitiés MTH
J’aimeAimé par 1 personne