
»-. La paralysie qui bloquait ses membres inférieurs obligeait maintenant Zinnaïde à garder la chambre. Elle redormait dans son ancien lit. La coiffeuse avait été rapprochée pour qu’elle pût s’y voir en s’adossant aux oreillers. L’aïeule se déplaçait dans une chaise mobile, un ancien fauteuil monté sur des roues de 🚲, et s’approchait tous les soirs de l’escalier pour entendre les quelques mots qui se prononçaient en bas. -. Plus fort s’il vous plaît, je n’entends rien, je suis sûre que vous complotez. Vous avez raison de vous méfier. Bien raison-. Elle consacrait le reste du temps aux jeux de patience, et ruminait des griefs contre Vladimir, lequel n’était plus en odeur de prédilection. Son fils ainé lui faisait horreur, à présent qu’elle se trouvait à sa merci pour tous les soins humiliants dont la paralysie grevait sa dignité.


Ses yeux n’avaient jamais été si bleus, si durs, si violents. Elle parvenait encore, d’une ✋ lasse où la maladie gagnait de jour en jour, à les ombrer d’un fard vert en souvenir de la malachite, son premier bonheur, sa tendre enfance au pays des🐻, des 🤴, des liesses. À l’égard de la mort, elle en usait moins légèrement aujourd’hui qu’elle était là, figeant ses forces, occupant sans douleur sa chair, gommant subrepticement les sensations, ménageant des trêves et paraissant oublier son rôle. Et puis reprenant sa lente ascension vers le ❤️, le dernier battement du ❤️ avant la grâce de Dieu. Zinnaïde avait peur. » Yann Queffelec (La femme sous horizon


Mon conseil. Voyage final, but ultime, le thème de la mort permet toutes les peintures, sous réserve de rester dans les limites du bon goût. Pourquoi se cantonner au noir, au gris, au blanc ? En d’autres temps, autres lieux, autres civilisations, autres religions, la Mort se revêtait de couleurs, parfois éclatantes. Tels ces banquets, où jadis, dans les campagnes françaises, on ripaillait et buvait un bon coup à la santé du disparu, lors des enterrements. On déversait ensemble des larmes de détresse, ou de joie peut-être, en pensant sournoisement à l’héritage… À la Nouvelle-Orléans, les départs vers le cimetière ne se font-ils pas en version Jazzy ? Bref, chacun son au-delà, chacun sa vision, chacun sa version, chacun sa trajectoire… Le conseil de Zinnaïde -. Ma pauvre Christine… Pour mon enterrement, tu devrais te limiter à PEINDRE des fleurs !-


I love the jazz musicians!
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Beaux tableaux pour illustrer cette histoire de fin de vie !
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