»-. Mais c’est une instable, un đŠ sur la branche, ça se voit, mon pauvre fils, tu es aveuglĂ© par tes sentiments-. Tita ferait son malheur, n’avait-elle pas dĂ©jĂ commencĂ© ? Le â€ïžd’une mĂšre ne s’y trompait pas. Le jour de son dĂ©part, elle pensa mettre un comble Ă ses devoirs en chapitrant Tita. -. Vous ĂȘtes trĂšs belle, Mademoiselle, vous le savez d’ailleurs. Beaucoup trop belle pour mon fils. Je ne pense pas que vous teniez autant que lui Ă ce đ, c’est une passade, vous ĂȘtes bien trop jeunes, l’un et l’autre, et je ne vous en veux pas -. Mais enfin, Madame, j’y tiens, bien sĂ»r. Vous ne croyez tout de mĂȘme pas que j’irais l’Ă©pouser si je ne l’aimais pas ? C’est grave, un đ-. Madame Buisson parut tomber des nues…

Deux jours plus tard, Tita recevait une lettre de Solange Buisson, sa future belle-mĂšre. Prose sĂšche et visant Ă la clartĂ©. VĂ©ritable document notariĂ©. Elle aimait son fils, bien qu’il ne valĂ»t pas cher, et se voyait donc obligĂ©e moralement d’en passer par ses vues, qu’elle estimait navrantes. Dans un premier temps, le contrat des nouveaux mariĂ©s serait des plus modestes. Que Tita se le tĂźnt pour dit. Elle tenait Ă la prĂ©venir qu’elle s’opposerait Ă leur alliance et qu’elle en avait les moyens, si elle Ă©tait juive. Le soir, Misha fit une crise de nerfs en lisant la lettre. -. Et qu’est-ce qu’ils croient, mes vieux, que je vais toujours ramper derriĂšre eux ? Je m’en fous, moi, de leur đ° et de leur rang social… Au fait, tu es israĂ©lite, ou pas ?… On n’en a jamais parlĂ©. C’est vrai que mes vieux sont assez bornĂ©s pour ces questions-lĂ -. Non… Je ne crois pas, moi, je suis comme je suis, c’est tout -. » Yann Queffelec (La femme sous horizon)
Terrible, la belle-mĂšre ! Beau tableau, belles couleurs.
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