Je suis l’assiegeant du 🏰

 »-. Un double rempart jalonné de tours enveloppait la petite ville, séparée du 🏰 par un fossé profond. Le 🏰 occupait la pointe du ❤️. Un large fossé l’isolait du causse. Il avait deux portes, munies chacune d’un pont-levis, l’une vers le causse, l’autre vers la ville. Ce qui reste de cette forteresse, ruinée par ordre de Louis XIII et éventrée pour laisser place à une rue en 1834, ne permet guère de reconstitution. Le fragment de donjon, qui est d’un effet si pittoresque, n’est qu’un contrefort. Il fallait passer par le village pour entrer au 🏰, décrire une longue courbe sous le tir éventuel des archers, gravir une rampe fort abrupte, et franchir une porte fortifiée.

Il existe une poterne ouverte dans le rempart sud, d’un accès tout aussi difficile. Elle donnait sur le lit du Brian. Les tours, les murailles, bien appareillées, percées d’archères et crénelées, épousaient les contours de la falaise. Elles semblaient accrochées dans le vide, car la roche est évidée par la base. Le 🏰, quant à lui, dominait à la fois le village, ses environs, et la vertigineuse vallée du Brian, jusqu’aux premiers monts des Cévennes. C’est l’imposante forteresse que Simon de Montfort prétendait assiéger. Il arriva sur les lieux vers le 15 juin.

Quelle que fût son impatience, il dut se résoudre à mener un siège en règle. Un assaut, fût-il massif et répété, était voué à l’échec.. En supposant qu’on eût franchi la première enceinte, on se heurtait à la seconde, qui était encore plus élevée. Les rues du village se trouvaient sous le tir des défenseurs du 🏰… Le bombardement commença, continu, intensif. Il n’était que de se baisser pour ramasser les munitions ! Les pierres venaient de quatre côtés, endommageaient les 🏡, les créneaux, ébranlaient peu à peu les murailles. L’air s’emplissait de miaulements rageurs, de sifflements, de chocs lourds. Des toitures s’effondraient, des moellons éclataient sous les impacts. Les Minervois résistaient vaillamment. » Georges Bordonove (La tragédie cathare)