»-. J’ai une femme. Il Ă©tait temps, je n’avais qu’une mariĂ©e. Ce n’est pas si simple, au lit, d’ĂȘtre simple avec une demoiselle flattĂ©e de votre ardeur. Mais qui n’est pas dans le coup, et dont on voit bien qu’elle exagĂšre sa docilitĂ©, cache son Ă©tonnement de n’avoir pas dĂ©couvert la Terre Promise. Qu’elle se demande si c’est de sa faute, si c’est la vĂŽtre ou si la Chose n’est pas surfaite. Je me souviens d’avoir demandĂ© Ă ma mĂšre, tout Ă trac, Ă onze ans. -. Dis, maman, qu’est-ce que c’est, le devoir conjugal ?-

Je me reposais la question depuis deux semaines. Le neuf ne se traite pas comme l’usagĂ©. PrĂ©ambules, prĂ©parations, habiletĂ©s de la mise en train, cela semble professionnel, indigne du sacrifice que consent la vestale. Mon oncle Tio, par prudence j’imagine, on ne sait jamais avec les filles, m’avait tenu sur le sujet des propos optimistes. -. Trois filles sur dix se marient avec un ange en place. Cinq ont fait autant de gymnastique que toi. Deux seulement ignorent le grand Ă©cart -. Que Mariette fut du petit lot, je n’allais pas m’en plaindre. On a beau faire son gĂ©nĂ©reux, son moderne, admettre l’autre sexe aux libertĂ©s qu’on accorde au sien, passer le premier vous encourage, ne serait-ce qu’Ă vous espĂ©rer le dernier. Mais l’Ă©preuve est terminĂ©e, finalement je suis chez moi, et j’ai une femme. » HervĂ© Bazin (Le matrimoine)
Comme câest mignon! Jâadore les personnages.
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Un tableau trĂšs mignon pour illustrer ce texte assez cynique !
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