»-. Deux, cinq dix voitures se lancèrent à sa poursuite. Dans un fracas de ferraille et de bois grinçant, le fiacre bondit. La bête tourna à son idée, au coin de la place de l’Opéra, et se rua vers la Madeleine. Rue Royale, les poursuivants étaient cinquante. Dans un bruit d’ouragan, les calèches, les landaus, les breaks, les coupés, les cabriolets, les phaétons luttaient de vitesse, s’accrochaient, se culbutaient, montaient sur les trottoirs, applatissaient les poubelles, arrachaient les becs de gaz, pulvérisaient les devantures, écrasaient les petits enfants. La voiture de Saint -Menoux prit le virage sur une roue et se lança dans la rue de Rivoli. La masse de ses poursuivants tournoya un instant place de la Concorde.
L’Africain, à califourchon sur une rosse qui ne traînait plus que deux brancards arrachés, reprit le premier la poursuite, à la tête d’une tornade de pattes galopantes, de croupes fumantes, de roues bondissantes, de caisses craquantes, de fers claquants, de bois éclatant, de fouets mitraillant, de cris de haine et d’agonie. Derrière la voiture de queue, la chaussée déserte était semée de mille débris, de 🐎 raides, les pattes en l’air, et de femmes horizontales, qui montraient les dentelles de leurs jupons. Le 🐎 de Saint-Menoux voulut tourner place des Pyramides. Emporté par son élan, il alla s’assommer contre le pilier d’une arcade. Les roues du fiacre roulèrent chacune de leur côté. Mr William Dubington trouva son voleur inanimé au milieu des débris. Son premier soin fut de fouiller dans les musettes. Il récupéra ses diamants et s’en fut. L’affaire ne l’intéressait plus. » René Barjavel (Le voyageur imprudent)
L'atelier peinture de Christine 
Quelle histoire ! Joli poisson-bijou !
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