
Je viens de me faire traiter de petite mercière, et, croyez-moi, ce n’était pas un compliment. Où, quand, comment, en quelles circonstances, peu importe… . Mais voilà une réflexion aigre-douce qui explique le désarroi dans lequel sont plongés certains artistes au ❤️ trop sensible. Car le milieu est impitoyable. Les consœurs et confrères, ces messieurs n’étant pas plus tendres que les dames, rivalisent de mauvaise foi pour y saper votre confiance en vous. Bref, petite mercière je suis, et j’assume, car je colle allègrement dentelles et 🎀 en complément de mon propos d’artiste… Quelquefois même, il paraît que j’exagère, mais où est le problème ?


Et petite mercière j’ai bien l’intention de rester. Résister. Persister. Ne pas me soumettre. Car tel est, il me semble, le propre de l’artiste, qui consiste à cultiver sa différence, laquelle est son indépendance, son style, sa signature, sa conception de la vie. D’ailleurs, mon côté petite mercière, j’ai bien envie de le développer, pour en concocter une série de tableaux. – L’idée du rideau, exprimée dans mon premier prototype, est suffisamment farfelue pour être exploitée à plusieurs reprises. – Ayant extirpé de mes tiroirs tout un lot de vieux gants, mouchoirs et cols en dentelles -on me donne beaucoup, je garde tout- et retrouvé dans un carton des toiles maladroites qui datent de mes débuts picturaux parfois laborieux, il me suffira, un jour où je serai en panne d’idées, sans grande fatigue ni effort intellectuel, de les presenter les uns aux autres… et plus si affinités, en les collant, les agrafant, bref les reliant provisoirement… ou les fiançant définitivement. – Ou peut-être en faire une 🕸️, aérienne et improbable, à poser subrepticement et virtuellement dans les rayons de ma petite mercerie… Tant de fournitures à exploiter, si peu de temps pour tout réaliser…


Le conseil de la petite mercière. Tous comptes faits, toute critique est positive. Elle possède en elle un germe de raison. Elle stimule et pousse à se dépasser, ne serait-ce que pour prouver à ses contradicteurs qu’ils ont tort… ou raison… D’ailleurs, en art, qui a tort, qui a raison ? Ce n’est pas la ✋ qui décide. C’est la tête. C’est le ❤️, parfois même, c’est l’âme. Dans ces conditions, plus spirituelles que matérielles, un peu plus de dentelle, un peu moins de bleu indigo ou de ☁️ dans un ciel rose orangé, quelle importance ?


Belle série de tableaux, avec des articles de mercerie !
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