»-. Au même titre que Platon et Aristote, quoique de manière bien différente, Épicure recherche le bien vivre, présent dans toute la philosophie grecque. Non seulement le bien vivre ne saurait être sans un certain plaisir, mais encore, là est la spécificité épicurienne, il s’accomplit dans le plaisir. Bien vivre devient avoir la vie bienheureuse. La sagesse se fait bonheur. Même le plus sévère ennemi du plaisir vise encore le plaisir, mais son erreur consiste à le placer mal, soit ailleurs qu’à sa juste place, soit à côté, comme un accessoire. Or, la leçon épicurienne nous apprend qu’il est le but, mais aussi le centre de la vie.

Non seulement les actions humaines montrent que l’on aime et recherche le plaisir. C’est là comme un fait brut, que l’on peut affirmer en en faisant l’objet d’une proposition philosophique initiale. Mais, si besoin est, Épicure démontre le plaisir par une déduction, lorsqu’il est absent, nous le recherchons, nous ne restons pas dans la douleur et l’angoisse. Dire, comme beaucoup le font, que le plaisir viendra ailleurs, et plus tard, ce n’est pas là une judicieuse économie, mais une erreur sur la nature du plaisir. Il ne faut donc pas suivre les politiciens qui nous proposent de souffrir aujourd’hui pour jouir demain. Non plus que les théologiens qui nous enjoignent de souffrir dans nos corps vivants en attendant la béatitude. Ici encore, Épicure démystifie, le plaisir n’est ni dans l’avenir ni au ciel. Mais dans le corps présent. » Pierre Pénisson (Textes philosophiques)
Un texte plein de sagesse ! Mignonne cuisine !
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