»-. Contre le đ„, ZinnaĂŻde avait exigĂ© tas de sable et baquets remplis d’eau dans les ailes du manoir. Elle ne mettait jamais les pieds Ă la cuisine, oĂč la vue des brĂ»leurs l’aurait terrifiĂ©e. Elle s’enquĂ©rait dix fois par soirĂ©e si le gaz Ă©tait bien fermĂ©. Fourneaux mis Ă part, elle interdisait les đ„ nus dans la đĄ, tous les đ„, bougies, luminaires Ă pĂ©trole, les cierges rouges au bas des icĂŽnes Ă©taient sans flamme, les lampes Ă huile Ă©teintes, et le fanal de bienvenue sous la galerie n’avait jamais marchĂ©. Elle voyait d’un sale Ćil les ampoules Ă©lectriques, les brasiers sous verre, et mĂȘme le phonographe de Vladimir. Devenue soupçonneuse avec l’Ăąge, elle tuait son temps et le temps des autres en espionnant, se prenant Ă les trouver chafouins, ses fils comploteurs. Elle surprenait des regards furtifs en direction des cheminĂ©es.

Chaque jour, elle faisait sa ronde, inspectait les bouches Ă feu glacĂ©es qui sentaient la champignonniĂšre. Et chaque jour, elle pensait dĂ©tecter une odeur de roussi. Elle mouvait sa raideur matriarcale Ă travers des piĂšces oĂč les gravats se dĂ©crochaient des murs, elle se sentait puissante, elle en imposait Ă des ombres, aux valets disparus qui peuplaient sa mĂ©moire. Et, voyant son image accourir au fond d’un vieux miroir, elle souriait Ă son propre đ». Une fois par mois, le mĂ©decin venait prendre sa tension, bavarder avec elle et l’entendre rĂ©affirmer sa volontĂ© de mourir au manoir, dans son lit, le jour que Dieu voudrait. – Dans sa famille, docteur, on recevait sous son toit la Dame Ă la faux…- » Yann Queffelec ( La femme sous horizon)
DrĂŽle de bonne femme ! Jolie maison sur ce tableau.
JâaimeAimĂ© par 1 personne
very nice.
JâaimeAimĂ© par 1 personne