»-. J’enfilai mon manteau et suis partie vers le marché. Dehors, ça scintillait de partout. Les vendeurs de marrons faisaient leur boulot, se cramant les doigts pour distribuer des monceaux de cornets brûlants à des familles souriantes. Le Père Noël changeait de tête à tous les coins de rue. Les gens couraient à droite, à gauche, suant dans leurs doudounes, leurs écharpes, et les mille et une couches qu’ils avaient superposées. Sous le hall bruyant du marché couvert, les guirlandes de mauvais goût trônaient, fières, au-dessus des devantures opulentes. On allait bâffrer, ce soir. Et on en avait bien le droit. Au 😈 le sans gluten, le sans viande, le sans gras, le sans rien…

Merde, où était ce fromager ? Il ne fallait pas se tromper. Ah oui. Forcément, celui où il y avait la queue, dans laquelle, docilement, je me glissai pleine d’espoir. Puis, baillant d’ennui, je relevai la tête vers le maître des lieux, qui gueulait comme pas possible. Faisant hurler de rire son auditoire, manifestement tout acquis à sa cause. Car, oui, le crémier était un grand beau gosse. Le cou recouvert de tatouages qui lui chatouillaient l’oreille, le sourire en coin, des cheveux bruns qui s’échappaient trop souvent. Le bellâtre incongru devait avoir dans les trente ans. Trente-cinq, peut-être. Absolument fascinée, comme la tripotée des mères de famille qui n’avaient d’yeux que pour lui, je ne pus décrocher mon regard de celui qui maniait avec dextérité les grosses mottes souvent malodorantes qui, entre ses doigts, devenaient quasiment charnelles. Puis, ce fut mon tour. -. Bonsoir-. Bonsoir. Je voudrais du Brie à la truffe…- » Adèle Breau (Le marché de Noël)
Plus beaucoup de marchands de marrons dans les rues pour réchauffer nos mains gelés et nous régaler ! Dommage, bonne journée ….
J’aimeAimé par 1 personne
Un crémier qui sort de l’ordinaire ! Amusant portrait !
J’aimeAimé par 1 personne