Christine, fais nous peur avec le grand méchant 🐺 !

Ah, ils ont bien ri devant ma dernière toile, représentant une tête de 🐺 ou de quelque chose d’approchant, de profil, gueule ouverte sur des crocs acérés, rôdant entre les 🌲 d’une forêt improbable. Eux, ce sont mes élèves du mercredi soir qui, à défaut d’une grande habileté technique -normal, ce sont des débutants – cultivent un sens de l’humour réconfortant. Puis l’un d’entre eux m’a lancé ce défi .- Si tu nous représentais le grand méchant 🐺, vu de face, dans toute l’étendue de sa férocité ?-. Banco ! –

En fait, il est plutôt raté, mon monstre poilu et tout en gueule, il ressemble un peu trop à un humain barbu et hirsute, avec de petits yeux méchants, d’aucuns pourraient s’y reconnaître… La seule solution, d’autant que je suis tenue par le temps qui fait tic-tac, est de continuer sur ma mauvaise trajectoire, j’aviserai plus tard… Effectivement, la solution est venue un peu plus tard, il m’a suffi, sur ma représentation initiale qui ne me satisfaisait décidément pas, de tracer, avec un gros ✏️ feutre à l’alcool, bien noir et bien épais, de nouveaux traits pour mon hôte des forêts. En accentuant le côté mi-sérieux, mi- burlesque de mon nouvel ami, en lui ajoutant un noeud en 🎀. Succès assuré et fou-rire garanti, pour cet animal ainsi caricaturé qui rejoint la galerie de tableaux que je destine à une exposition collective intitulée Visions de Gâtine. La Bête de la Gâtine, tel est désormais son surnom, et, sans me casser autrement la tête, le titre de mon tableau.

Mon conseil. – Ne jamais se précipiter pour rejeter, voire détruire, une toile qui ne correspond pas au projet initial, ou même à ses attentes. Il y a toujours quelque chose à sauver, ne serait-ce qu’un premier tracé, peut-être maladroit, qui a souvent le mérite de la sincérité. – Sauf cas graves ou désespérément irrémédiables, on peaufinera le sujet. On lui donnera une touche d’humour en accentuant ses maladresses ou son défaut de perspective, on rectifiera l’oeil qui louche en laissant une légère coquetterie. Et voilà un tableau de plus, qui semblait voué aux oubliettes, et qui reprend du service, avec un clin d’œil artistique et pas mal de malice…