Les atours de Noël

 »-. Face à la porte de leur immeuble, la petite église de quartier bruissait des derniers préparatifs avant la messe de ce soir. Devant, la crèche avait été dressée quelques semaines auparavant. Le bœuf, la 🐄 et des dessins d’enfants tels que ceux que Catherine faisait, petite, pour cette même saynète de quartier. Sans bien comprendre pourquoi, elle entra, encombrée de ses dizaines de paquets. Ça faisait des années qu’ils n’y allaient plus, à la messe de Noël, au grand dam du père Jean, grand ami de la famille, qui leur pardonnait volontiers, mais continuait de les inciter, année apres année, pour qu’ils reviennent en ce lieu.

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Encore déserte, l’église scintillait des dizaines de cierges allumés par ceux qui, comme elle, venaient contre quelques pièces honorer leurs morts, faire une prière désespérée, ou simplement s’acquitter d’un dû à une religion qui les avait élevés mais que, adultes, ils avaient finalement délaissée. Catherine huma l’odeur rassurante de l’encens, de la pierre froide, de l’osier de ces dizaines de chaises qui, dans quelques heures, recevraient plus de séants que jamais. Tous, ils viendraient, endimanchés, morts de faim à l’approche du dîner pour ceux qui opteraient pour la première messe. Ivres de fatigue et de bons vins pour les autres, les adeptes de la messe de minuit. Et ils chanteraient, heureux, les cantiques de cette fête qui les rassemblait une fois l’an. » Adèle Breau (Le brie de Noël)

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