»-. Les applaudissements calmés, des jeunes gens montèrent sur la scène et firent reculer l’orchestre, afin de ménager un grand espace vide. Alors, ils amenèrent sur le devant de la scène un objet étrange que l’on n’avait pas remarqué jusque là, relégué qu’il était dans un coin, et recouvert d’un drap grossier. Herr Maetzel en personne parut bientôt, cérémonieusement habillé de noir. Il se dirigea vers le mystérieux objet, qu’il dévoila. C’était un trompette automate, figure de cire de grandeur presque naturelle avec les joues peintes, de longs cheveux blonds et un lorgnon. Il portait de hautes bottes de cuir, un col de dentelle blanche et un chapeau à larges bords et garni de plumes, qui complétait bien le costume d’un clairon.

Herr Maetzel gesticulait avec orgueil autour de sa créature, et le public applaudissait avec délire. Le chef d’orchestre apparut à son tour et monta à son pupitre. Maetzel mit en marche un ou deux mécanismes dans le dos du trompette, et la machine se mit à jouer. En mesure, elle sonnait sa rengaine de plus en plus rauque, entrecoupée d’une pénible série de roulades. Tandis que le chef et l’orchestre faisaient de leur mieux pour ne pas éclater de rire. Et pour continuer à accompagner la machine quelque peu monstrueuse… De honte, je serais rentré sous terre… » Carl von Pidoll (La vie passionnée de Beethoven)
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