Bons baisers du nouvel an

 »-. Nous nous trouvons en Champagne, dans un endroit beau et calme. Les tranchées sont bien construites, et pourvues de tout le confort moderne. L’artillerie tire de temps en temps en direction des lignes arrières. Mais, dès l’après-midi, tout redevient calme. Aucun tir, aucune explosion ne vient troubler la ☮️. La trêve ? Il fait 🌃 très vite et il fait si froids, brrr ! Oui, c’est l’hiver ici aussi. Lorsque l’obscurité s’installe, les ravitailleurs vont à la cantine roulante. Ordre a été donné de remplir la marmite de punch, afin de nous réchauffer, mais aussi de nous mettre dans une humeur de fête.

Enfin, il est minuit ! C’est le Nouvel An. Conformément à une vieille coutume allemande, nous prenons congé de l’année écoulée en buvant une gorgée sans rien dire, puis nous saluons le nouvel an en lançant un. Santé retentissant. Peu nous importe que l’ennemi soit tout proche et nous entende. D’ailleurs, il lance des joie aussi ! Et c’est ainsi que débute une vraie conversation entre les Allemands et les Français. Tous les soldats, qu’ils soient en service ou non, sont réunis dans la tranchée.-. . On a du punch! En avez-vous aussi ?-. Camarade, avez-vous une cigarette ?-. Envoie-moi donc un bout de 🍞 blanc !-

Des cigares. Ds cigarettes. Du 🍫. Du 🍞. Empaquetés, ils volent d’une tranchée à l’autre. Parfois, un paquet tombe sur le remblai, devant le réseau de fer barbelés, alors deux ou trois soldats sortent de la tranchée qui les abrite et se précipitent sur le 🎁. Ici et là, le punch et les quelques bouteilles de cognac mises à notre disposition ont déjà agi… Des ennemis ?… Le vacarme s’apaise. Finalement, les soldats de garde se retrouvent seuls à nouveau dans les tranchées et referment leurs manteaux en frissonnant. Au loin, à l’est, l’aurore annonce un jour nouveau, le 1er janvier 1917. Un coup retentit et une balle siffle au-dessus de nos positions. C’est la guerre ! » Jean des Cars (Frères de tranchées)