»-. Le réfectoire donnait au sud, par la taille comme par le style, c’était presque une réplique de la bibliothèque, dont il avait le même plafond voûté et les mêmes fenêtres hautes et étroites. Avec ici, au lieu de vitraux figuratifs, des panneaux de verre jaune pâle décorés de feuilles de vigne et de grappes de raisins. Entre elles, le mur était égayé par trois grands panneaux préraphaélites, dons de la fondatrice. L’un, de Dante Gabriel Rossetti, représentait une jeune fille à la chevelure flamboyante lisant près d’une fenêtre un 💷 qu’on imaginait volontiers être un 💷 de piété. Le deuxième, trois jeunes femmes dansant sous un oranger dans un tourbillon de soies or et brunes, était d’inspiration franchement profane. Le dernier, plus grand, montrait un prêtre en train de baptiser un groupe d’anciens bretons. Ce n’était pas le genre de tableaux qu’on aurait rêvé de posséder, mais on ne doutait pas qu’ils constituaient une part appréciable du patrimoine de Saint-Anselme.

Quant à la pièce elle-même, il était évident qu’elle avait été conçue comme une salle à manger familiale, mais avec un désir d’ostentation plutôt que d’intimité et de confort. Même une famille nombreuse de l’époque victorienne se serait sentie écrasée par ce monument à la grandeur du père. Apparemment, le collège n’avait fait que peu de changements pour l’adapter à son usage. La table ovale en chêne sculpté occupait toujours le centre de la pièce, mais on y avait ajouté deux mètres de rallonge au milieu. Les sièges, y compris le fauteuil réservé au chef de famille, étaient manifestement d’origine. Et, à défaut de passe-plat, la nourriture était servie depuis un long buffet recouvert d’une nappe blanche. » Phyllis Dorothy James (Meurtres en soutane)
Une histoire qui doit promettre quelques rebondissements ! Une drôle de maison !
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