»-. Chaque jour, aux heures mortes, Isabelle, treize ans, se glissait dans le bureau de son père, antre de cuir et de bois, comme cette morne salle d’attente, mais tout molletonné. Tentures, tapis, doubles rideaux, bibliothèques vitrées, reliures sombres, et ce brouillard bleu de tabac flottant entre deux airs. Contre le canapé de velours, heureuse d’être si petite, elle se rencognait dans une sécurité profonde. Quel métier passionnant devait exercer son père, en complicité avec tous ces objets mystérieux et paisibles !

Tandis que sa mère régentait un domaine de domestiques criardes et sournoises, de linge à recompter sans cesse, d’ustensiles qui se cassent et font du bruit. Le ménage, la cuisine, la vaisselle, tâches à recommencer, à peine les achève-t-on. Et sa sœur Brigitte s’y affaire à ses côtés, toute réjouie d’être admise dans le clan des femmes, nouant son tablier, les sourcils froncés, et le dénouant avec un soupir de satisfaction. Brigitte à qui chaque Noël apportait une pièce du harnais ménager, batterie de cuisine de poupée, machine à coudre en miniature. Tandis qu’il fournissait Isabelle en autos, 🎈 et ⛵… -. Mon garçon manqué !- » Gilbert Cesbron (Une 🐝 contre la vitre)
Joli tableau, les livres sont nos sauveurs !
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