»-. Roger prit donc l’habitude d’aller PEINDRE au Palais. Il se présentait au portail, où il était désormais connu. Un serviteur lui ouvrait et le menait jusqu’à la seconde cour. Le Palais de Jansi, faute d’espace, n’avait pas à proprement parler de jardins. Ses cours plantées de fleurs en tenaient lieu. Mais, à la première, encombrée de passants et d’oisifs, il préférait la seconde. On y avait dessiné un jardin selon la mode mongole qu’avait introduite les conquérants musulmans de l’Inde. Des allées surélevées, rectilignes et pavées de granit rose séparaient de vastes parterres carrés, où poussaient à profusion les 🌹, les jasmins, les tubéreuses, les soucis et les verveines.

Au fond du jardin, la nature reprenait sa liberté. Quelques très grands manguiers ombrageaient une pelouse. Des katchinards, arbustes couverts de fleurs mauves et blanches, semblaient plantés au hasard. Les murs des dépendances peu fréquentées qui enserraient la cour étaient couverts d’exubérants bougainvilliers pourpres, violets, jaunes, oranges, roses. C’était le domaine réservé de la Rani, où seuls ses familiers s’aventuraient, de temps à autre. Quant aux jardiniers, ils ne dérangeaient ni les 🐦 domestiques, ni le peintre. Et ne semblaient même pas le voir, habitude indienne quelque peu déroutante pour un nouveau-venu, mais qui lui convenait parfaitement. Cette douce indifférence lui permettait de travailler en paix. » Michel de Grèce (La femme sacrée)
Belles fleurs pour ilustrer cette histoire de jardins !
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J’adore votre palette 🎨. Les coloris sont subtil et décontracté. Très pastels et mignon.
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