»’-. D’après les croyances populaires de cette époque, les dieux agissaient selon un hasard capricieux devant lequel l’homme est impuissant. Mais, à y mieux regarder, ce hasard revient au même que le pire fatalisme. Il n’y a en effet rien à entreprendre par soi-même ou à espérer, que ce soit par sa propre force ou en infléchissant les dieux par ses prières. Autant, comme disaient certains auteurs de l’époque, se laisser mourir de faim si… la fatalité l’a prévu ! Si, à l’inverse, tout n’est réellement que hasard, si donc rien ne dépend d’une cause saisissable, ou si cela revient au même, les dieux décident selon leur pur caprice, on ne saurait rien entreprendre ou espérer puisque le cours de notre vie et du monde échappe encore une fois à nos prises. Ainsi, on le voit, fatalité et hasard aboutissent au même résultat.

Le mal qui en découle, c’est l’attente craintive. Hasard et fatalité hantent un présent plein d’inquiétude, un avenir inconnu, soucieux d’une mort à la fois haïe parce qu’elle est la fin de la vie, et désirée comme la fin des maux dont souffre le présent. Se croire soumis au hasard ou à la fatalité est la première superstition, peut-être même la source de toutes les autres. Souvent les philosophes condamnent la superstition parce qu’elle est fausseté. Epicure la rejette parce qu’elle fait le malheur des hommes. En croyant au hasard, on se réduit en somme à l’état de bête peureuse, inapte à conduire sa destinée, créant ainsi les conditions d’une misère dont on est soi-même responsable. » Pierre Pénisson
Il faut se ressaisir ! Beau tableau.
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