»-. Au Japon, où le thé fut probablement importé en fraude de Chine, le thé est devenu une boisson nationale et il y fait partie de la vie quotidienne au même titre que le bain. Le bain délasse le corps, le thé délasse l’esprit, favorise la réflexion et la concentration. Au cours des siècles, le simple geste de boire une tasse de thé, geste luxueux s’il en est, fut élevé à la hauteur d’un culte, entouré d’un rituel subtil et rigide qui a tout conditionné, l’aménagement de la 🏡, l’ameublement, les vêtements, la vaisselle, la peinture, la littérature et les usages. La cérémonie rituelle du thé, dans les 🏡 de bambou réservées à cet usage, dont la forme la plus solennelle peut durer quatre heures, est sublime. Elle fait rêver les hommes et est strictement impossible à imiter ni à décrire. On peut s’en consoler en sachant qu’elle nécessite du thé japonais qu’on ne trouve nulle part qu’au Japon.

À Londres, ces subtiles pratiques orientales ont été très bien adaptées, et, si elles ont perdu de leurs pouvoirs magiques, elles n’ont rien perdu de leur charme. Que la pluie fine coule sur les petits carreaux des fenêtres victoriennes ou qu’un épais brouillard recouvre la ville, you enjoy your tea and take it easy, vous savourez votre thé et vous vous sentez bien. À l’abri des montagnes odorantes des pâtisseries anglaises, des pâtes feuilletées, des biscuits danois, des scones, des muffins et autres buns, rien de grave ne peut se produire. Et vous passez même des moments très privilégiés. » Robert Colonna d’Istria (L’art du Luxe)
Belle histoire du thé, belle théière !
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