« -. Le charme d’une forêt est enveloppant. On y pénètre physiquement, on est bu par elle. On n’existe plus, dans une belle forêt, que par elle. Comme les individus végétaux qui la composent, les individus qui la fréquentent se confondent dans l’ambiance collective, dans l’atmosphère globale. Chacun perd son identité et découvre une volupté nouvelle, chacun se métamorphose comme les 🌲 sculptés par le vent, selon la nature réelle de la forêt. Un bois de pin apporte une volupté sèche, le sol souvent pierreux, couvert des aiguilles tombées, est souple. Les pins montent vers la lumière et invitent le visiteur à leur élévation.


La forêt d’Ardennes, elle, couvre un relief doux. Elle est feuillue, c’est-à-dire qu’elle crée, par sa fraîcheur, un monde séparé, coupé du monde, qu’elle procure une volupté autonome. Il faut y marcher longtemps, sentir la mousse s’écraser sous ses pas, deviner aux lichens envahissants la décomposition du monde que la forêt a commencé à organiser, et qu’elle n’achèvera jamais.


Parfois, au détour d’une trouée, une vallée se met à apparaître, et à rompre la magie du monde clos. Il faut fuir ces points de vue. Une forêt ne doit exister que pour elle-même, pour ses odeurs, pour la lumière qu’elle tamise, pour les spectres qu’on peut y rêver. Puis, il faut quitter la forêt, retrouver le monde nu, et conserver, par-dessus tout, le désir d’y revenir. » Robert Colonna d’ Istria ( L’art du Luxe)


Belle histoire de la forêt et beaux tableaux pour l’illustrer !
J’aimeAimé par 1 personne
Bonjour, je m’y promènerais volontiers das cette belle forêt , beau texte que tes tableaux ont bien illustrés bisous bon après-midi MTH
J’aimeAimé par 1 personne