Pause du soir dans les tranchées

 »-. Le soir tombait sur les tranchées. Une bordée d’obus avait obligé les hommes à se serrer dans les abris, et puis les Allemands s’étaient lassés et, pour une fois, on entendait même un 🐦. Medolle était en retard, Flachon sortit de son barda le reste d’un saucisson sec, vestige d’un colis que lui avait envoyé sa femme. Il avait entrepris de le découper en tranches à l’aide du coutelas impressionnant qu’on avait distribué aux soldats pour leur servir dans les corps-à-corps. Il était partageur et chacun eût son petit bout de charcuterie. Il allait bientôt faire 🌃, l’attaque ne serait pas pour aujourd’hui. Charbut tira de son sac une petite flûte en bois. –. Tiens, c’est l’heure de la sérénade !-.

50×70 cm  »Uniforme  », poème de Clara

Mais le ton était bienveillant. Le petit prof du sud-ouest s’était attiré pas mal de sarcasmes les premières fois qu’il s’était mis à jouer de son flûtiau. Mais les autres s’y étaient habitués. Il possédait tout un répertoire d’airs traditionnels et, son naturel pédagogue reprenant le dessus, s’arrêtait entre chaque morceau pour expliquer brièvement son origine et sa forme. Ainsi se succédaient sous ses doigts la tarentelle italienne, la sardane catalane ou la farandole provençale, que ses compagnons écoutaient en rêvant de femmes ou de paix. Célestin écoutait comme les autres, une cigarette au coin de la bouche. Pourtant les notes légères ne parvenaient pas à dissiper l’angoisse qui l’étreignait. » Thierry Bourcy (Le gendarme scalpé)

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