»-. Les vallées sont, par nature, des paysages mobiles, animés. L’eau qui y coule n’est pas seulement un ornement, mais un lien entre les paysages que l’on voit et ceux, en amont ou en aval, que l’on devine ou que l’on rêve. Encaissées, réduites à des gorges ou à des canyons, riantes, inquiètes, larges, ouvertes, offertes, les vallées changent sur leur cours et changent du point où on les observe. C’est par cette variété en même temps que par l’étrange continuité qu’elles installent que les vallées savent nous émouvoir. Car non seulement les vallées créent un lien physique entre leurs sources et leur embouchure, mais elles créent un autre lien, plus émouvant, entre les diverses générations et les diverses civilisations qui s’y succèdent.

Les vallées des grands fleuves ont toutes charrié des peuples en même temps que des alluvions, celles des torrents ou des ruisseaux sans avoir joué ce rôle prestigieux, ont toujours apporté aux hommes une vie et des conditions plus faciles. Combien de millions d’années de civilisation le Fleuve Bleu ou le Gange charrient-ils ? Personne ne le saura jamais, mais l’homme, à la tombée du jour, quand il regarde le ☀️ décliner sur la vallée du Gange, au-dessus de Dehli, a un vague pressentiment. La lenteur indienne vient de l’intuition de cette permanence. Et si le fleuve s’en trouve sacralisé, ce n’est pas seulement pour les eaux qu’il apporte de l’Himalaya ou du Deccan, c’est probablement aussi pour les émotions rassurantes qu’il mélange à elles et qui finissent par faire partie de lui. » Robert Colonna d’Istria (L’art du Luxe)
Bonjour j’habite une vallée entourée de collines, je m’y sens bien Bon après-midi Amitiés MTH
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Belle description d’une vallée, joli tableau !
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