»-. Macao… Il avait aperçu tout d’abord une forêt de mâts, la ligne courbe d’une côte où se pressaient des maisonnettes. Chacun de ces détails, en eux-mêmes banals, avait quelque chose d’extraordinaire. Étaient-ce la lumière, les odeurs, la forme des barques et leurs voilures, le visage des marchands venus proposer à bord boissons et fruits ? Les épreuves de l’interminable voyage oubliées, des sentiments nouveaux déferlaient en 🌊 de curiosité et d’exaltation.

-. Un sampan dépêché par un commis de ma famille vint me chercher. Deux matelots s’emparèrent de mes malles et les descendirent à bord de l’esquif peint en rouge sombre où un jeune Chinois les arrima. J’ouvrais les narines écarquillais les yeux. Tout me surprenait et m’enchantait. Au loin, majestueuse, la rivière des perles s’élargissait vers son embouchure où allaient et venaient un nombre incalculable de ⛵. La lumière douce du petit matin estompait les masures, les navires à moitié pourris naufragés dans le port, les tas d’immondices que survolaient des albatros. Une voiture m’attendait. C’était une charrette légère, comme celles que l’on attelait chez moi à des ânes, mais dont un Chinois tenait les brancards. Abasourdi, je pris place sans protester. Il faisait chaud et humide. Au fur et à mesure que nous pénétrions dans la ville, l’odeur des égouts en plein air, des marchés où reposaient dans des flaques de sang caillé têtes de 🐷 et vous de 🐔, les fientes animales et humaines qui jonchaient le chemin me prirent à la gorge. -. Vous vous habituerez. Macao est une ville agréable. Dès que nous serons dans le quartier portugais, vous vous sentirez chez vous-. » Catherine Hermary-Vieille (L’initié)
Belle histoire, beau tableau !
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❤️❤️
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