»-. Prince, j’ai l’honneur de vous apprendre que Monsieur Varichkine, dĂ©lĂ©guĂ© des Soviets Ă Berlin, vient de demander la â de Lady Diana Wynham -. Voyons, ma chĂšre amie, pas de formules solennelles entre nous. Ce que vous appelez votre â, c’est l’usage temporaire de votre anatomie, n’est-ce pas ? Ăpouser Varichkine, mais vous ĂȘtes folle ?-. Croyez-vous donc que j’Ă©tais femme Ă me vendre comme une fille pour un bidon de pĂ©trole ? Je vais vous ouvrir mon â€ïž et mon cerveau, Varichkine, il me plaĂźt. Ce n’est pas tout, il y a le Tout- Londres que je veux Ă©berluer. Songez donc, la veuve de Lord Wynham Ă©pousant un notable bolchevik… Quelle pierre de taille dans la mare des vanitĂ©s ! La seule pensĂ©e que toute la presse londonienne annoncera un de ces jours mon đ avec le camarade Varichkine me remplit d’une joie sans borne…-

D’abord, s’agit-il d’un mariage lĂ©gal ? On a dit que l’amour libre rĂ©gnait en Russie soviĂ©tique, et que les femmes Ă©tant biens nationaux, nul homme ne pouvait en possĂ©der une Ă l’exclusivitĂ© des autres hommes-. J’ai posĂ© la question Ă Varichkine. Il m’a dit qu’au commencement du bolchevisme, en effet, certains illuminĂ©s avaient Ă©mis des thĂ©ories avancĂ©es. En rĂ©alitĂ©, le đ existe toujours, mais les formalitĂ©s sont rĂ©duites Ă l’extrĂȘme-. Bien. Mais le jour oĂč Varichkine aura Ă©pousĂ© une aristocrate Ă©trangĂšre, ne sera-t-il pas accusĂ© de pactiser avec la contre-rĂ©volution ?-. Deux Ă©ventualitĂ©s sont possibles… Vous savez que les soviĂ©tiques admettent fort bien que leurs dĂ©lĂ©guĂ©s Ă l’Ă©tranger profitent des douceurs de la vie bourgeoise. Si au contraire Moscou le reniait, il consentirait, par amour pour moi, Ă un exil fort acceptable-. » Maurice Debroka (La Madone des sleepings)
Un drÎle de mariage ! Jolie robe de mariée !
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