»-. La gastronomie, comme tous les plaisirs que s’accorde l’homme, a besoin d’un cadre et d’une mise en scène appropriés. Il serait d’une grande platitude d’esprit de ne pas tenir compte de cette exigence. La table n’est pas du tout un artifice inutile qui n’ajouterait rien au plaisir de la 👅 et du palais. Au contraire, il s’agit du décor indispensable et des préparatifs nécessaires à la réussite d’un excellent repas. Il faut, certes, en cette matière, se méfier, comme tous les autres, des contrefaçons et des approximations. Il faut se défier du clinquant vulgaire, du brillant tapageur, des contenants hors de propos avec les contenus. Mais il n’en faut pas moins veiller avec la plus grande vigilance à ce que le cadre ne dénature pas le plaisir. À chaque mets convient un cadre approprié et adapter celui-ci à celui-là est déjà une preuve de sagesse.

Pas plus que le reste, la gastronomie ne vient en naissant. Elle s’apprend, s’entretient et se perfectionne. Ce devrait être un des premiers devoirs de l’homme de luxe, s’il se charge de l’éducation d’enfants, que de les soumettre à l’école de cette volupté. -. Les ruffians, bâtards de la fortune obscène, nés du honteux coït de l’intrigue et du sort-, dont parle Victor Hugo dans les Châtiments, ne seront jamais des gastronomes. Tout au plus, seront-ils capables de distinguer une bonne table d’une moyenne. Ils ne deviendront jamais des gastronomes, parce qu’ils ne seraient sans doute pas en mesure de faire, ne serait-ce qu’un instant, de la bonne chère le but unique de l’existence. » Robert Colonna d’Istria (L’art du Luxe –
Tout un art ! Jolis poissons !
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