»-. Le goût est un sens fragile qui, comme les autres sens, la vue ou l’ouïe, peut être altéré par des agressions multiples. De même que l’on peut devenir aveugle, on peut perdre le goût. Les Douceurs sont certainement parmi les causes les plus importantes de cette pénible infirmité. Brillat Savarin, en 1824, dans son traité La Physiologie du goût le laissait déjà entendre. Sous prétexte que leurs produits sont servis dans le même rituel, dans le même lieu, à la faveur des mêmes circonstances, beaucoup d’hommes, qui sont déjà très certainement en train de perdre leur goût, confondent la cuisine et la pâtisserie.

Ces deux arts n’ont, pour tout dire, pas grand chose à voir l’un avec l’autre. Sans rien enlever aux mérites probablement très grands de la pâtisserie, il faut bien admettre que cette discipline crée toute une série de produits qui ont pour effet principal d’affaiblir, et, en définitive, de tuer le goût. Certaines femmes orientales, portées par leur éducation sur ces productions-là, sont capables d’élever la dégustation de douceurs et de pâtisseries au rang de culte. C’est une activité très sympathique, et qui a probablement ses mérites, mais qui ne paraît pas particulièrement recommandable. À tout prendre, le commerce de ces femmes -là doit réserver davantage de satisfaction. » Robert Colonna d’Istria (L’art du Luxe)
Un jugement un peu sévère à l’égard de la patisserie ! Jolie charlotte au chocolat !
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