»-. Les déserts, à l’inverse des forêts, n’apportent à l’homme aucun réconfort. Par leur vide, ils créent du prestige pur, cristallin. Leurs vertus se reconnaissent à ce que les déserts, ou simplement les lieux désertiques, créent une dépendance. On ne peut pas fréquenter une zone aride sans éprouver le désir d’y revenir. Il en est ainsi d’El Golea, au milieu des sables, là où est enterré le père Charles de Foucault, comme de l’Arizona et ses fracas somptueux de roches éclatées. Loin d’écraser l’homme, les déserts le magnifient.

Un désert, cela ne peut pas être seulement un coup d’œil furtif, au le temps d’un spectacle. C’est, obligatoirement, un envoûtement long, un abandon de toute sa personnalité au désert, une fuite. Le charme du désert opère lentement. Il faut avoir connu la peur, l’avoir dominée, être allé jusqu’à l’ivresse, pour bien connaître un désert. Il faut d’abord le haïr, le trouver rebutant, s’en vouloir d’avoir subi son charme, pour l’apprécier pleinement comme une drogue, comme un risque.


Il faut aller jusqu’à craindre d’y laisser une part de soi, et la laisser vraiment. Les déserts apportent à l’homme luxueux à la fois une initiation obligatoire et un exemple, celui de la perfection minérale, celui de la splendeur inutile, de la beauté pure. Ils rendent en même temps indispensables, parce que cette beauté est vite insoutenable, toutes les constructions qu’il doit y mettre en œuvre. » Robert Colonna d’Istria(L’art du Luxe)


Belle série de tableaux autour du désert !
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