»-. Pourquoi empêcher les hommes de mourir, puisque la mort est la fin normale et légitime de chacun ? À quoi cela avancerait-il si un quelconque boutiquier ou fonctionnaire voyait sa vie prolongée de cinq, de dix ans ? Et si l’on voit le but de la médecine dans le fait que les remèdes soulagent les souffrances, involontairement la question se pose. À quoi bon les soulager ? Premièrement, on dit que les souffrances conduisent l’homme vers la perfection. Deuxièmement, si l’humanité apprend réellement à soulager ses souffrances avec des pilules et des gouttes, elle laissera fatalement de côté religion et philosophie, dans lesquelles elle avait trouvé jusqu’ici non seulement un réconfort à tous ses maux, mais aussi le bonheur.

Alexandre Pouchkine a éprouvé avant de mourir d’atroces souffrances. Le pauvre Heine est resté plusieurs années paralysé. Pourquoi un quelconque André ou une quelconque Matrena ne seraient-ils pas malades eux-aussi, eux dont la vie est si médiocre que, privée de souffrances, elle serait totalement vide et semblable à la vie d’une amibe ? » Anton Tchekhov (La Chambre numéro six) .
Post-scriptum. La Chambre numéro six est un sévère réquisitoire contre l’absurdité et le danger social des doctrines de Léon Tolstoï, poussées jusqu’à leurs extrêmes conséquences.
J’aime Tchekhov mais comme votre sympathique et souriante ambulance Papillon, je ne partage pas du tout son approche de la souffrance et je préfère la vie à la mort
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Une reflexion sombre ! Jolie ambulance !
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