Le pleur du pipeau dans les bois

 »-. La matinée était morose, couverte. De grosses gouttes tombaient des 🌲 et des fougères enveloppées d’une brume légère. L’humidité des bois exhalait une touchante odeur de pourriture. À la lisière de la forêt, là où s’arrêtent les fourrés, se dressaient quelques bouleaux. Et à travers leurs troncs et leurs branches, on voyait le lointain noyé de brume. Derrière les bouleaux, quelqu’un jouait du pipeau de berger, grossièrement taillé. Le musicien ne prenait pas plus de cinq à six notes, et n’essayait même pas de les relier en mélodie. Mais cela n’empêchait point que résonnât dans ces piaulements un je ne sais quoi de rude et de nostalgique.

60x60cm  » Dans les sous-bois profonds  »

On eût dit que le pipeau venait de lui tomber entre les ✋ pour la première fois. Les sons en sortaient incertains, désordonnés, pour se fondre en une mélodie. Pourtant, le vieux Meliton, qui pensait à la fin du monde, percevait dans ce jeu quelque chose à la fois de très triste et de repoussant. Les notes les plus criardes et les plus hautes, qui tremblaient et puis s’interrompaient brusquement, semblaient pleurer comme si le pipeau était malade et effrayé. Tandis que les notes les plus basses évoquaient, on ne savait pourquoi, le brouillard, les 🌲 mélancoliques, le ciel gris. Cette musique convenait au temps, au vieux, au lieu. » Anton Tchekhov ( Le Pipeau)

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