»-. Une femme, un homme, le peintre anonyme les a imaginés de profil, étendus, enlacés. Il a gommé les murs du pavillon pour leur dresser un lit d’herbes bordé de 🥀 et faire couler à leurs pieds un ruisseau argenté. À Djahane il a prêté les seins galbés d’une divinité hindoue, Omar lui caresse les cheveux, dans l’autre ✋ une coupe. -. Combien crois-tu qu’il y ait dans cette ville, à cet instant, d’amants qui, comme nous, se rejoignent ?-. C’est Djahane qui chuchote, espiègle. Omar ajusté doctement sa calotte du soir, il gonfle ses joues et sa voix.

-. Voyons la chose de près. Si nous excluons les épouses qui s’ennuient, les esclaves qui obéissent, les filles des rues qui se vendent ou se louent, les vierges qui soupirent, combien de femmes reste-t-il ? combien d’amantes rejoindront cette 🌃 l’homme qu’elles ont choisi ? Semblablement, combien d’hommes dorment auprès d’une femme qu’ils aiment, d’une femme surtout qui se donne à eux pour une autre raison que de ne pouvoir faire autrement ? Qui sait ? Peut-être n’y a-t-il qu’une amante, cette 🌃, à Samarcande, peut-être n’y a-t-il qu’un amant. Pourquoi toi, pourquoi moi, diras-tu ? Parce que Dieu nous a faits amoureux, comme il a fait certaines 🌸 vénéneuses-. Il rit, elle laisse couler des larmes. -. Rentrons et fermons la porte, on pourrait entendre notre bonheur-. » Amin Maalouf (Samarcande)
🙂 🙂 🙂
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L’amour, toujours ! Beau tableau !
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