»-. Voyez-vous, c’est moi qui ai plantĂ© ici chaque đČ, et ils me sont chers. Mais, ce qui importe, ce n’est pas ça, c’est le fait qu’avant moi il n’y avait ici qu’un terrain vague et d’inutiles ravins, tout remplis de pierraille et de chardons sauvages. Puis je suis venu. Et j’ai transformĂ© ce coin perdu en un lieu de civilisation et de beautĂ©. Savez-vous ? Dans trois, quatre cents ans, la terre se transformera en jardin florissant. Et la vie sera alors Ă©tonnamment lĂ©gĂšre et facile.

Il me semble que tout doit se transformer peu Ă peu sur cette terre. Que tout se transforme dĂ©jĂ sous nos yeux. Dans deux ou trois cents ans, dans mille ans peut-ĂȘtre, il y a aura une vie nouvelle, heureuse. Mes cheveux blanchissent. Je suis dĂ©jĂ presque un vieillard. Je ne sais que peu de choses, oh bien peu ! Mais il me semble, toutefois, que je connais fermement l’essentiel. Comme je voudrais pouvoir vous prouver que le bonheur n’existe pas, ne peut pas exister et n’existera pas pour nous. Nous autres, nous ne devons que travail et travailler. Le bonheur, lui, c’est le lot de nos lointains petits-fils. » Anton Tchekhov (Les Trois Soeurs)
Belle histoire et beau tableau đŒ
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