»-. Djahane sourit et murmure. -. Si j’avais sept vies, j’en passerais une à venir m’étendre chaque soir sur cette terrasse, sur ce divan langoureux, je boirais ce vin, je e plongerais les doigts dans ce bol. Le bonheur s’embusque dans la monotonie -. Omar réplique. -. Une vie, ou trois ou sept, je les traverserais toutes comme je traverse celle-ci, étendu sur cette terrasse, ma ✋ dans tes cheveux -. Ensemble, et différents, amants depuis neuf ans, mariés depuis quatre ans, leurs rêves ne vivent toujours pas sous le même toit.

Djahane dévore le temps, Omar le sirote. Elle veut dominer le monde, elle a l’oreille de la sultane, qui a l’oreille du sultan. Le jour, elle intrigue au Harem royal, surprend les messages qui vont et viennent, les rumeurs d’alcôves, les promesses de joyaux, les relents de poison. Elle s’excite, elle s’agite, elle s’enflamme, le soir, elle s’abandonne au bonheur d’être aimée. Pour Omar, la vie est différente, elle est plaisir de la science, science du plaisir. Il se lève tard, boit à jeun le traditionnel coup du matin, puis s’installe à sa table de travail, écrit, calcule, trace lignes et figures, écrit encore, transcrit quelque poème dans son livre secret. » Amin Maalouf (Samarcande)
Belle histoire mignons 🐠
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