
Lors d’une exposition, une artiste-peintre de ma connaissance avait jugĂ© utile de prĂ©ciser que son Ćuvre au pastel avait Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©e de la â gauche, alors qu’elle est droitiĂšre. Lors d’un autre Ă©vĂšnementiel, un autre pote a affichĂ© la photographie de l’oeuvre exĂ©cutĂ©e, effectivement copie conforme… et conformiste. Cependant qu’un troisiĂšme prĂ©cisait, sur un ajout manuscrit, que son paysage hivernal ne comportait que des tons de blanc, alors que la neige se doit d’ĂȘtre teintĂ©e d’un zeste de bleu, mais –c’est lĂ ma maniĂšre de PEINDRE, ma signature Ă moi…-. Bon, ces prĂ©cisions ne m’importent ni ne m’intĂ©ressent, et, sans doute, mĂȘme si elles sont destinĂ©es Ă impressionner le jury, ne passionnent-elles pas davantage le public…

J’avoue, aprĂšs des annĂ©es de pratique, ne pas m’habituer Ă cette tendance, c’est pourtant un classique, chez les peintres… PlutĂŽt que de regarder l’ambiance, le contexte, la gamme chromatique tout en camaĂŻeu ou en vibration, on s’attarde sur la forme. -. C’est du pastel ? On dirait de l’acrylique (sic! )… Pourquoi trois đŠ au lieu de deux ? Ce paysage de bord de mer, c’est oĂč exactement, au Touquet ou Ă Perros- Guirec ?… Ta forĂȘt, ce sont bien des teintes automnales, en octobre, ou en novembre peut-ĂȘtre ?…- Franchement, Ă quoi sert ce souci maniaque du dĂ©tail, du lieu, de l’heure, du moment, de l’origine ? Ne peut-on laisser aller son â€ïž, est-il besoin de toutes ces prĂ©cisions techniques pour Ă©prouver -ou ne pas Ă©prouver – des sensations liĂ©es au ressenti mĂȘme du tableau ?

Mon conseil. Inutile de tout dĂ©voiler, gardons donc un peu de mystĂšre Ă l’art de PEINDRE, il est dĂ©jĂ bien assez dĂ©cortiquĂ© par les spĂ©cialistes… et les faux spĂ©cialistes. Ce bavardage est sans doute un signe des temps, oĂč tout un chacun-chacune, et moi la premiĂšre, se rĂ©pand en flux verbaux et Ă©crits qui n’apportent pas grand chose Ă la comprĂ©hension des choses, et au bonheur de l’humanitĂ©. – Bien entendu, j’essaie de faire passer le message Ă mes Ă©lĂšves, car l’apprentissage de la peinture se base autant sur les impressions que sur la technique. -. Dis, Christine, le toit d’une đĄ bretonne, c’est de quelle couleur, trĂšs exactement ?-. De la couleur qui, toi, t’inspire. Disons que c’est la couleur… Ă la mode de Bretagne…-

Chacun a envie d’expliquer en quoi il est original ! Belle sĂ©rie de tableaux en illustration du propos
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