»-. Vous pouvez assurer le bonheur de toute ma vie, sans qu’il vous en coĂ»te rien. Je sais que vous pouvez me dire trois cartes qui… Ne pouvez-vous pas m’indiquer ces trois cartes gagnantes ? Pourquoi garder pour vous ce secret ? Pour vos petits-fils ? Ils sont riches sans cela. Ils ne savent pas le prix de l’argent. Ă quoi leur serviraient vos trois cartes ? Ce sont des dĂ©bauchĂ©s. Celui qui ne sait pas garder son patrimoine mourra dans l’indigence, eĂ»t -il la science des dĂ©mons Ă ses ordres. Je suis un homme rangĂ©, moi, je connais le prix de l’argent. Vos trois cartes ne seront pas perdues pour moi. Allons… Si votre â€ïž a jamais connu l’amour, si vous vous rappelez ses douces extases, ne rejetez pas ma priĂšre, rĂ©vĂ©lez-moi votre secret !

Voyons, peut-ĂȘtre se lie-t-il Ă quelque secret terrible, Ă la perte de votre bonheur Ă©ternel ? N’auriez-vous pas fait quelque pacte diabolique ? Pensez-y, vous ĂȘtes bien ĂągĂ©e, vous n’avez plus longtemps Ă vivre, je suis prĂȘt Ă prendre sur mon Ăąme tous vos pĂ©chĂ©s, Ă en rĂ©pondre seul devant Dieu ! Dites-moi votre secret !-. La vieille comtesse ne rĂ©pondit pas un mot.- . Maudite vieille, je saurais bien te faire parler !-. Et il tira un revolver de sa poche. Ă la vue du revolver, la comtesse, pour la seconde fois, montra une vive Ă©motion. -. Allons, cessez de faire l’enfant, je vous adjure, pour la derniĂšre fois, voulez-vous me dire vos trois cartes, oui ou non ?-. La comtesse ne rĂ©pondit pas. Il s’aperçut qu’elle Ă©tait morte. » Alexandre Pouchkine ( La dame de Pique)
Tragique histoire ! Beau portrait
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