»-. Il faisait très chaud sur la fin de ces noces, et beaucoup de têtes de valseurs commençaient à tourner. Elle se le rappelait, lui, dansant avec d’autres, des filles ou des femmes et dont il avait dû être plus ou moins l’amant. Elle se rappelait sa condescendance dédaigneuse pour répondre à leurs appels, comme il était différent avec celles-là !… Il était un charmant danseur, droit comme un chêne de futaie, et tournant avec une grâce à la fois légère et noble, la tête rejetée en arrière. Ses cheveux bruns, qui étaient en boucles, retombaient un peu sur son front et remuaient au vent des danses. Gaud, qui était assez grande, en sentait le frôlement sur sa coiffe, quand il se penchait sur elle pour mieux la tenir pendant les valses rapides.

On s’embrassait beaucoup à la fin de la 🌃. Baisers de cousins, baisers de fiancés, baisers d’amants, qui conservaient malgré tout un bon air enfant et honnête, là, à pleine bouche, devant tout le monde. Lui ne l’avait pas embrassée, bien entendu, on ne se permettait pas cela avec la fille de Monsieur Marvel. Peut-être seulement la serrait-il un peu plus contre sa poitrine, pendant ces valses de la fin. Et elle, confiante, ne résistait pas, s’appuyait au contraire, s’étant donnée de toute son âme. Dans ce vertige subit, profond, délicieux, qui l’entraînait toute entière vers lui, ses sens de vingt ans étaient bien pour quelque chose, mais c’était son ❤️qui avait commencé le mouvement. » Pierre Loti (Pêcheur d’Islande)
Belle histoire un tableau original
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