»-. San Francisco, vu du large, c’était à peine une entaille dans le roc de la Californie. Une échancrure minuscule dans un trait sombre atténué de brouillard. Ils s’étaient regroupés sur le gaillard d’avant, les matelots, dans une confraternité qui déliait peu à peu les 👅. – Je me demande bien ce qu’ils ont encore inventé. La dernière fois que je suis venu à San Francisco, c’était il y a cinq ans, en 1899, un an après la ruée vers l’or. Le Klondike, comme ils disaient. Ils déambulaient dans les rues, les chercheurs d’or, par familles entières avec des matelas, des cuisinières, même des meubles dans leurs carrioles. Les mômes derrière… Ils n’avaient pas l’air d’avoir trouvé beaucoup de pépites, dans leur Sacramento. Ils dormaient sur les trottoirs.

J’ai vu, en un jour, plus de loqueteaux que dans toute ma vie. On est resté deux mois. Tous les deux jours, il y avait un commerce nouveau. On allait prendre des bains turcs dans Montgomery Street, tu n’as jamais vu ça à Quimper, hein ? Je me souviens encore, au 273, c’était un endroit rempli de vapeurs chaudes. Des Chinois en grandes soutanes brodées et des nattes dans le dos nous passaient les serviettes. On ne savait plus où on était…- » André Le Gal (Le Shanghaïe)
Belle histoire joli chariot
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