L’Entre-deux

 »-. Il n’y a pas que Picasso. Pas que les surréalistes, les Chagall, Pollock, Duchamp et ces nombreux artistes accrochés dans les salles du Centre Pompidou. Un art de l’entre-deux-guerres, moins avant-gardiste, moins contestataire, existe. Plus classique, poétique, mais tout aussi révélateur de son époque. On peut le découvrir au Musée des années 1930, à Boulogne-Billancourt. Un bijou méconnu du grand public, chéri par les spécialistes. L’établissement, à deux pas de l’hôtel de ville, possède une collection unique en France, riche de 14.000 oeuvres. -. Il se passe plein de choses pendant cette période, c’est le début des congés payés, le temps des colonies, la crise économique, les prémices de la guerre. La société est en pleine transformation -.

Pourquoi la ville est-elle autant marquée par les années 1930 ? Parce que Boulogne a été un véritable laboratoire artistique à cette époque. Avec la montée des prix de l’immobilier parisien, de nombreux peintres, sculpteurs et architectes n’ont plus les moyens de se loger dans la capitale. Ils élisent domicile dans cette commune limitrophe et y installent leurs ateliers. Le musée est reparti sur quatre étages, dans les salles spacieuses, souvent désertes, on découvre de magnifiques portraits mondains, vie quotidienne, jeux sur la plage, témoins des premiers congés payés, comme cette vivifiante Partie de pêche de Jean Despujols, une des toiles phare du musée. -. Le temps des vacances, une femme se baigne, en maillot de bain de surcroît, c’est tout à fait nouveau pour l’époque…- » (Petits musées, Grandes histoires)