»-. Lorsque l’amĂ©ricain Mr Hiram B. Otis acheta le domaine de Canterville Chase, tout le monde lui dit qu’il faisait une folie, car il n’y avait pas le moindre doute que le manoir fut hantĂ©. Ă tel point, d’ailleurs, que Lord Canterville lui-mĂȘme, trĂšs scrupuleux en matiĂšre d’honneur, avait estimĂ© de son devoir d’en dire un mot Ă Mr Otis quand ils en Ă©taient venus Ă discuter des conditions de vente. -. Nous n’avons pas voulu y habiter, quant Ă nous, depuis que ma grand-tante, la duchesse douairiĂšre de Bolton, a Ă©tĂ© prise de convulsions Ă la suite d’une peur Ă©pouvantable, dont elle ne s’est jamais tout Ă fait remise, lorsque deux â de squelette se sont posĂ©es sur ses Ă©paules au moment oĂč elle s’habillait pour le dĂźner. AprĂšs le regrettable accident survenu Ă la duchesse, aucun de nos jeunes domestiques n’a plus voulu rester auprĂšs de nous. Et Lady Canterville a passĂ© plus d’une đ blanche Ă cause des bruits mystĂ©rieux qui venaient du couloir et de la bibliothĂšque-.

Milord, je suis prĂȘt Ă prendre le mobilier et le đ» Ă leur valeur d’estimation. Je viens d’un pays moderne, oĂč nous avons tout ce que l’đ° peut acheter. Et, avec tous nos fringants jeunes gens qui viennent faire la noce en Europe et qui enlĂšvent vos meilleures actrices et cantatrices, je gage que, s’il y avait le moindre đ»en Europe, nous l’aurions bien vite chez nous, dans un de nos musĂ©es publics, ou en tournĂ©e pour l’exhiber-. Je crains que le đ» n’existe bel et bien, et qu’il puisse rĂ©sister aux propositions de vos impresarios, si entreprenants soient-ils. Il est bien connu depuis trois siĂšcles, exactement depuis 1584, et il fait toujours son apparition avant la mort d’un membre de notre famille -. » Oscar Wilde (Le đ» de Canterville)
Belle histoire et beau tableau đŒ
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