La femme de trente ans

 »-. Il est exact que je n’ai pas envie de recommencer ce que j’ai déjà fait. Au point où j’en suis dans ma vie, cela peut changer, je n’éprouve pas le besoin de fonder une famille. Je l’ai fait une fois, cela me suffit. Dieu sait que je me suis occupé de Romain et de Cécile, lorsqu’ils étaient petits, comme une mère, aussi bien qu’une mère ! Mais, que veux-tu, je ne me vois pas aujourd’hui pouponnant, poussant une voiture, donnant le biberon. Non, maintenant, j’ai autre chose à faire-. Toi! Mais moi ! Oui, je le sais bien, ça ne te regarde pas, tu es venu avec moi parce qu’il te faisait plaisir de venir avec moi. Tu m’as prise, rejetée, reprise au gré de ton plaisir. Tu ne t’es jamais demandé ce que j’attendais, moi, de notre vie en commun. Ce qu’une femme attend normalement de l’homme qu’elle aime… Tu ne m’aimes pas, Simon. Tu aimes ton plaisir. Ce qui te fait plaisir, si tu préfères -.

Cette exigence d’une vie normale, je la trouve légitime, crois-le bien, et je ne la qualifierai pas de bourgeoise. Il est normal que tu aies envie d’avoir un enfant, un mari, une 🏡, une famille, quoi, et une place dans la société. Car il est manifeste que tu n’es pas faite pour vivre en marge. Cela, je le comprends fort bien-. Alors, Simon, fais ce qu’il faut ! Aie le peu de courage qu’il faut pour que je sois définitivement rassurée !-. Oui… Mais l’expérience le montre assez, je ne le peux pas. Bientôt, j’aurai quarante ans, il est temps que je m’occupe de moi-. Et moi, bientôt, j’en aurai trente !- » Jacques Peuchmaurd (Le ☀️ de Palicorna)