»-. J’ai du génie, tu as du génie, et nous sommes des maudits !-. Tu parles ! Le génie c’est d’abord du travail, une masse fabuleuse de travail, seize heures par jour à PEINDRE, une vie entière-. Maintenant, j’aimerais bien voir tes toiles, depuis Paris, ça a dû changer -. Ce sont celles de l’automne, et du printemps dernier. Je ne sais pas ce que ça vaut -. Montre toujours…-. Il tira un grand format qu’il plaça sur le chevalet. C’était le portrait d’une surface pierreuse, brune, crevassée, travaillée dans une pâte riche et épaisse, avec des plaques plus claires, comme le lichen. Simon regardait sans rien dire, déchiffrant la composition, isolant des fragments, recomposant le tout. Il s’approcha tout près de la toile. Il aimait voir comment le peintre pose sa pâte, et comment il la travaille, mêle les tons et les transforme. Comment des valeurs naissent.

Et soudain la matière inerte s’anime, soulevée d’un 🔥 intérieur, ce n’est plus seulement ce que l’artiste a voulu représenter, mais, à son insu peut-être, autre chose, qui se met à vibrer de sa vie propre, et rayonne. -. Je crois que c’est bien. Très bien, même. Ça a de la force, il n’y a rien de superflu, pas de facilité ni de bavardage -. Je suis content que tu me dises cela, parce que c’est ce que j’ai essayé de faire, quelque chose qui soit purement plastique, sans littérature. Tu connais des choses faciles, toi ? Non, mon vieux, il n’y a qu’une chose à faire, celle pour laquelle on est né, PEINDRE, ou écrire, ou n’importe quoi. Et, à ça, il faut tout sacrifier, que ce soit facile ou non. Parce que les années passent et, un beau jour, on s’aperçoit qu’on a rien fait de sa vie-. » Jacques Peuchmaurd ( Le ☀️ de Palicorna)
Beau tableau 🖼 pour illustrer cette description d’une œuvre assez spéciale
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