»-. Moi, le Maître -de-langue, ma tâche est d’éveiller mon peuple au futur flamboyant. Ma joie de créer des images pour le nourrir, oh, lumières rythmées de la parole ! Et voilà définies la nature et la fonction de sa poésie. La voix d’un grand poète qui a su fonder un langage strictement conforme à sa situation d’africain francophone imprégné de plusieurs cultures. C’est-à-dire un langage capable d’être originel et original tout en unifiant les divers courants qui l’alimentent. Un langage où, comme chez la plupart des poètes nègres qui sont avant tout des auditifs, chant et musique s’identifient, et où l’image analogique surgit sous l’effet du rythme. Le temps et l’espace créent la distance favorable, le mètre même, et le verset de l’orgue -. » Léopold Sedar Senghor


»Mieux encore, Senghor écarte tous les mots qui ne sont pas essentiels, au profit d’une incantation qui, fût -elle enrichie de termes abstraits issus de la langue française, vibre d’abord des Forces du Cosmos, et donne par suite au poème le pouvoir quasiment magique, à rendre transparentes toutes choses rythmées.


On comprend alors que, pour Senghor, le poète soit seulement l’homme de la danse. Mais, qu’en signant ses yeux de l’huile verte qui fait profonde la vision, et en mangeant le lait aigre à la farine de jujube, comme un mets de méditation, il soit aussi le Diseur des choses cachées, l’initié qui opère un grand déchirement des apparences, devine la musique, travaille à la quête du lait frais de la vérité. À la renaissance du sens et de L’esprit. À la révélation de la beauté. » Jean-Claude Renard


Belle série de tableaux sur l’Afrique
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Oui, et splendide parole incantatoire. Il y a une exposition au Quai Branly, je crois.
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