Oh, mon San Francisco !

 »-. San Francisco, c’est pas une ville comme les autres, c’est le plus grand port du monde-. Plus grand que Saint-Malo ?-. Cent fois plus grand que Saint-Malo… Plus grand que Hambourg, même, et plus grand que Liverpool. Et le plus drôle, c’est qu’au large tu ne vois rien. Une toute petite coupure entre les 🗻 rocheuses, entre la pointe Reyes au nord-ouest et le Cap San Pedro, au sud. C’est tout. La ville est agrippée à la colline, le long d’avenues immenses qui plongent vers la mer en paliers successifs. Près du port, c’est une multitude de petites ruelles, de 🏡 de bois, de tavernes bondées et de chercheurs d’or, qui déambulent, maigres et barbus… Dans les rues de San Francisco, on trouve de tout.

Une fois, j’y ai vu même une fête chinoise, c’est vrai. Un immense dragon qui rampait dans Montgomery Street, au milieu des drapeaux, des serpentins de papier, dans les rires et les grondements de 🥁… cela aurait été un beau 🎁, je n’ai pas pu l’emporter. J’aurais pu te ramener des essences de🌺 orientales, on en trouve plein les rues, dans les échoppes du port, cela ne t’aurait pas servi à grand chose… San Francisco, ce n’est vraiment pas une ville. Ce sont des images qui s’entrechoquent, le ☀️ rouge le soir, les odeurs de 🍺 et les vapeurs salées, les milliers de petites lumières jaunes qui s’allument les unes après les autres. Ce qu’on ramène de San Francisco, c’est de l’émerveillement… Et ça, ça ne se met pas dans un sac de matelot. » André Le Gal (Le Shanghaïe)