Sépultures

 »-. Des sépultures garamantiques ! Comment n’y avoir pas songé, j’ai vu les mêmes… Ainsi l’Adrar Iktebine, tout d’abord centre d’une civilisation florissante qui couvrait le Sahara dix ou quinze mille ans avant Jésus-Christ, connut ensuite une période de sécheresse et d’oubli. Puis, vers l’an 3000 avant notre ère, les Garamantes, ces infatigables coureurs du désert – ils étaient au Sahara ce que sont actuellement les Touaregs ou les Tibbous- ont redécouvert l’enceinte fermée. À cette époque d’ailleurs, si l’on ajoute foi aux documents anciens, des chapelets de puits s’échelonnaient du nord au sud, du Fezzan jusqu’au Tchad… Le 🐫 asiatique n’avait pas encore fait son apparition, les Garamantes utilisaient des bœufs porteurs, ces mêmes boeufs que l’on trouve encore de nos jours dans la région de l’Oubangui-Chari. Combien de temps dura le règne des Garamantes ? Vraisemblablement environ jusqu’aux derniers siècles avant Jésus-Christ. Ensuite, soyons-en persuadés, depuis près de deux mille ans, personne n’est revenu ici-.

Ils revinrent lentement vers la vallée des tombeaux, et s’arrêtèrent devant le belvédère des adorateurs de la déesse Hathor. Le ☀️ se couchait dans un poudroiement d’or et de sanguine. Et les hautes et lointaines dalles de granit se coloraient de rose. Déjà, le lac avait pris des teintes glauques et inquiétantes, comme si les ténèbres montaient lentement du fond de ses eaux troubles. La forêt frémissait sous un coup de vent, et la clameur des branches en mouvement, le ressac de cette houle sylvestre leur parvenait comme une grande plainte de la terre… Ils méditèrent longuement. » Roger Frison-Roche (La Montagne aux Écritures)